HOMMAGE AU VÉNÉRABLE DRAGON DU BINH DINH

 
A 82 ans, Ngo Bong, enseigne toujours et s’entraîne encore une heure par jour. « Avant, c’était minimum quatre heures », semble-t-il regretter. Ngo Bong est lui aussi célèbre dans tout le Viet Nam. Formé par son père et ses oncles au Tay Son dès l’âge de 10 ans, adulte, il a écumé le Viet Nam et s’ouvrit à d’autres styles.
Soldat pendant douze ans, dans les années 40-50, il construisit sa réputation sur les rings, quand il y en avait. Autant par nécessité que par goût. « Mes parents ont disparus très tôt », raconte-t-il. « J’avais besoin de combattre pour manger. J’ai affronté des Français, des Thaïlandais… dans leurs règles ou en Boxe anglaise. A l’époque, il n’y avait pas de gants », éclate-t-il de rire, attablé dans la pièce principale de sa demeure réservée aux visiteurs. « J’ai gagné, j’ai perdu… Peu importe. L’essentiel est de s’entraîner dur. »
Puis, fièrement, en levant le pouce, il montre une photo de Mike Tyson, accrochée au mur, pour lequel il a énormément de respect. Autour d’un thé traditionnel, Ngo Bong poursuit son témoignage. « La guerre, c’est : je meurs ou il meurt. Les Arts Martiaux, c’est tout le contraire. C’est la santé », assure-t-il.
 
« La Boxe, c’était moins dangereux… »
 
Ni alcool, ni cigarette et un entraînement quotidien l’ont mené aujourd’hui à pouvoir soulever et faire tourner un trident plus lourd que lui. Démonstration… Dans la cour de la maison familiale, entre deux cages réservées aux coqs de combat, le maître Ngo Bong se livre d’abord à des exercices respiratoires, afin de se mettre en condition. « Le mental est la principale qualité d’un pratiquant », explique-t-il. « Mais la deuxième est d’entraîner son corps afin d’en tirer puissance et force. Cela commence par la maîtrise de la respiration. »
Les positions animales (poule, tigre, chat, serpent, singe) et les armes traditionnelles ne sont que des moyens d’y parvenir. « Mon animal préféré est le serpent. J’ai beaucoup observé leur mouvement, notamment quand ils s’affrontaient entre eux », se remémore-t-il. « La lance, elle, développe le sens de l’esquive, tandis que le travail à la hallebarde vous permet de vous muscler. Cela m’est arrivé de combattre avec ces armes ainsi qu’avec un bâton. La Boxe, c’était moins dangereux… »
 
Maître Ngo Bong vient de nous quitter (ndlr), vous pouvez retrouver l’intégralité du reportage, réalisé au Vietnam avec Ludovic Mauchien dans le Karaté Bushido de Juillet/Aout : en cliquant ici

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