Par notre envoyé spécial à Lyon, Ludovic Mauchien
Avec le retour de Badr Hari, la première du « It’s Showtime » et de Giorgio Petrosyan en France, la 100e de Johan Lidon, la revanche entre Fauveau et Piscitello… L’affiche était alléchante. Elle a tenu ses promesses.
Le « Bad Boy », Tyrone Spong et Daniel Ghita n’ont eu besoin que d’un round pour l’emporter. Lidon et Fauveau s’imposent après un combat engagé. Et le jeune Houcine Bennoui a fait impression. C’était showtime à Lyon le 14 mai…
Il n’a rien perdu, si ce n’est du temps. Badr Hari est de retour et il frappe toujours aussi puissamment et précisément. Grégory Tony s’en est aperçu à ses dépens dans le combat vedette du « It’s Showtime », le 14 mai à Lyon, certainement la plus grande soirée organisée en France depuis le K-1 de Bercy en 2005.
Le Français n’a pas donc réussi à déjouer les pronostics. En 2 minutes 40, il va aller trois fois au sol sur des impacts du Néerlandais et sera compté à chaque fois. L’arbitre, le célèbre Joop Ubeda, arrête logiquement le combat, disputé dans les règles du K-1. « D’habitude, Ubeda ne compte pas aussi rapidement », soufflait « Greg » dans son vestiaire. « Je suis surtout frustré. Hari ne me touche vraiment qu’une fois, à la tempe. Mais, bon, j’ai fait un combat de merde ! Je n’ai pas reproduit ce que j’ai travaillé à l’entraînement. C’est vrai que, d’ordinaire, Hari rentre dedans mais, là, il a plutôt attendu. Et je suis allé sur lui n’importe comment. Je vais arrêter l’anglaise et me remettre exclusivement au pieds-poings. Les repères ne sont pas les mêmes. Quand j’ai battu Ignashov et Ghita, j’avais d’autres sensations. »
Hari : « Ce combat m’a libéré »
Après son succès, qui concluait la soirée, Badr Hari dut livrer un autre combat, surtout le service de sécurité. Car ce fut le délire que seule une star peut créer. Le ring fut assailli ; des dizaines d’Iphone étaient brandis ; un homme d’une quarantaine d’années pleurait presque, de peur de ne pas avoir sa photo avec « son Badr », Il ne l’aura malheureusement pas. Badr Hari s’isola dans son vestiaire, lui aussi assailli et rapidement transformé en bunker.
Au calme, décontracté, il nous lâcha ses uniques déclarations de la soirée : « Je suis doublement content », souriait-il. « Déjà parce que cela faisait longtemps que je n’avais pas combattu (Ndlr : depuis plus d’un an). Ensuite parce que ce combat m’a enlevé le stress que j’avais ces derniers temps. Il m’a libéré. » Ca promet pour la suite… « Pour l’instant, je n’ai aucun combat prévu. Je me propose. Je vais d’abord prendre des vacances pour bien réfléchir. Je veux revenir au niveau des années passées ». Il se susurre que le « Bad Boy » se verrait bien rencontrer Jérôme Le Banner… Mais ceci est une autre histoire.
Lidon, coach et combattant
Des dix combats proposés, les deux qui avaient pour enjeu une ceinture « It’s Showtime » concernaient des Français. L’événement était même double pour Yohan Lidon, heureux de disputer son 100e combat devant son public. Pourtant, à une heure de son entrée sur le ring, il était encore en train de coacher ses partenaires de St-Fons. « Notre entraîneur, Nacer Kassem, n’a pas pu être présent. Je ne pouvais pas abandonner les copains. Ca ne se fait pas ! Mais c’est vrai que la seule fois où j’avais procédé comme ça, cela ne m’avait pas porté chance ».
L’issue fut plus heureuse pour lui face à l’Arménien Marat Grigorian, détenteur de la ceinture des 70 kg à seulement 19 ans. Après un début de combat moins percutant qu’à l’accoutumée, Johan Lidon est balayé dans le 2e round et se retrouve au sol. Il monte peu à peu en puissance et finit par entendre son petit frère lui conseiller d’envoyer au visage. On est au 3e round. Le high kick part. L’Arménien est compté. Le Français sonne ensuite la charge mais ne parvient pas à toucher définitivement Grigorian. C’est à la décision (unanime) qu’il remporte son 100e combat et la ceinture des 73 kg. « C’est certain que tu laisses de l’influx et de l’énergie en préparant les copains. Et mon entraîneur m’a aussi manqué. Mais je me méfiais de mon adversaire qui est jeune et fluide. C’est pour cela que j’ai préféré être hermétique au début. Puis, avec l’expérience, je donne moins de coups », expliquait Johan Lidon. « Mais il m’a surpris. Ce high kick, quand même… C’est rare de s’en relever ! Je ne m’attendais pas à ce qu’il reparte ! ».
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