En débarquant aux États-Unis en novembre 1958, Bruce Lee, armé de cinq années d’étude du Wing chun, et de quelques notions de Taïchi et de Jing wu, découvre les pratiques sportives américaines. En l’espace de cinq nouvelles années à Seattle, puis à Oakland, la ville des bodybuilders de légende, le Petit Dragon renouvelle totalement sa pratique martiale, intégrant sa progression dans un programme de fitness global, incluant l’amélioration de ses capacités cardio-vasculaires, l’assouplissement général, ainsi qu’un intense travail de musculation spécifique.
Texte photos : Christophe Champclaux – Photos : DR collections Karaté Bushido et Christophe Champclaux
Bruce Lee quitte l’Université Washington de Seattle à la fin du trimestre de printemps 1964. Installé à Oakland, il ouvre sur Broadway, le 19 juillet, sa seconde école de Kung-fu. Les cours commencent le 3 août. Allen Joe compte parmi les élèves les plus assidus. Ce sino-américain, récemment disparu, est un élève de d’Ed Yarick, le propriétaire du gymnase du Foothill Boulevard d’où est sorti le Monsieur Univers 1950 : Steve Reeves, devenu un star mondiale dans le péplum italien. Ses connaissances en bodybuilding, acquises auprès de Reeves et Yarick, Allen Joe se fait un plaisir de les transmettre à Bruce Lee. On sait qu’entre octobre et décembre 1964, le Petit Dragon affronte le jeune maître Wong Jack Man.
Les témoignages divergent sur le déroulement du combat, mais on sait que Bruce fut extrêmement déçu. Après ce combat, il remet en cause l’ensemble de sa préparation physique. Savoir comment esquiver, parer, contre-attaquer ne sert à rien si la machine ne suit pas. La musculation va accroître la puissance d’impact. La souplesse permettra d’améliorer la rapidité. Le travail cardio-vasculaire augmentera la résistance à l’effort. Depuis son arrivée à Oakland, le Petit Dragon accumule les connaissances théoriques dans le domaine de la physiologie appliquée aux disciplines sportives. Il décide en particulier d’adapter à la pratique des arts martiaux les découvertes effectuées 30 ans plus tôt par Robert Kiphuth, l’entraîneur de l’équipe de natation de l’université de Yale.
Retrouvez la suite de cet article dans le numéro 1807 de Karaté Bushido disponible ici