Dans le bain du Bulkempo

Par notre envoyé spécial à Pomorie (Bulgarie), Ludovic MauchienVelin Hadjolov, le fondateur du Bulkempo, organise deux stages par an. L’un en hiver dans les montagnes enneigées, l’autre en été, au bord de la Mer Noire. Cet ancien officier des services secrets bulgares, responsable des opérations spéciales, allie à merveille tradition et modernité. Entre méditation, randori à frappes appuyées, musculation « martiale » et sauna, la semaine fut bien remplie…
 
 
Aéroport de Sofia, début juin. Mihail, l’un des fidèles lieutenants de Velin Hadjolov, nous attend. Aujourd’hui, sa mission est de nous conduire à l’autre bout du pays, à Pomorie, petit village des bords de la Mer Noire sis à quelques lieues de Burgas. Plus de 500 km à travers plaines et vignes, plus de 7 h de route à avaler avant de parvenir au stage d’été du Bulkempo, ou Kempo bulgare, qui a commencé le matin même.
 
A 40 ans, Velin Hadjolov est 7e dan de Kempo et a affiné ses connaissances martiales à travers une pratique longue d’un quart de siècle. 5e dan d’Hapkido, 2e dan de Karaté Shotokan, il s’est aussi longuement entraîné au Kyokushin, au Kick-boxing, au Sambo, à la Lutte libre et au Ju Jitsu. Il fut pendant de nombreuses années membre de la « direction de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme », le contre-espionnage bulgare. Tour à tour commando, instructeur de corps-à-corps, puis officier responsable des opérations spéciales, Velin Hadjolov a créé le Bulkempo en 2003.
 
Son approche ? Une version bulgare du Yin et du Yang. Le Bulkempo doit permettre de parvenir à « associer les trois éléments du combat que sont les techniques dures (inspirées notamment du Kyokushin), les techniques douces (tirées du Judo, du Sambo et de l’Aïkido) et leur principe unificateur : le cœur, la volonté ».
 
 « Le chaud et le froid, c’est idéal »
 
Pour ce stage d’été 2010, Velin Hadjolov a trouvé l’endroit adéquat : un hôtel grand standing avec accès direct à la plage. « S’entraîner dans le sable et dans l’eau permet de mieux travailler ses appuis », relève-t-il. « C’est plus dur physiquement et mentalement. On s’habitue ainsi à réagir dans des circonstances particulières. En cas d’agression, on maîtrisera mieux notre esprit et notre technique. »
 
Il a aussi choisi l’hôtel Pomodorie pour son centre de balnéothérapie, afin de relaxer le corps après les trois entraînements de la journée. « L’hôtel possède une source d’eau salée qui lui permet d’alimenter l’une de ses trois piscines et ses jacuzzis. Il y a aussi un sauna et un bain russe. Le chaud et le froid, c’est idéal pour la circulation du sang et la récupération », sourit Velin en nous faisant visiter les lieux.
 
Ouvert à tous, y compris aux non initiés du Bulkempo, ce stage permet d’appréhender toutes les facettes d’une pratique complète. Si les entraînements sont physiques, ils sont aussi ludiques. Des exercices respiratoires et de méditation les accompagnent. Au cas où une triste réalité rejoindrait notre quotidien, il faut se montrer prêt à être « dur et ferme comme la terre, mobile comme l’eau, rapide comme l’air et noble comme la lumière », espère Velin Hadjolov. Derrière cette poésie, le fondateur du Kempo bulgare offre une plongée dans la réalité, dans l’efficacité. Jugez par vous-même…
 

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