De la cage au Temple

Par notre envoyé spécial au Vietnam, Ludovic Mauchien
 
 
Il est acteur, cascadeur et combattant professionnel de MMA. En parallèle de ses combats dans la cage, il continue le Vo Thuat, qu’il pratique depuis 1987. Jean-François Lenogue se rend régulièrement au Vietnam. La première fois, c’était en 1992. Lors de son dernier séjour, nous l’avons accompagné dans sa quête qui s’est, de nouveau, transformée en voyage initiatique. D’écoles en écoles, de temples en temples, de rencontres en rencontres, nous avons suivi ce combattant au tempérament de feu qui est devenu Bouddhiste pour mieux trouver son équilibre…
 
 
« Maître Bao est une personne adorable, tu vas voir. Je l’ai rencontré en 2005. On avait fait le Vietnam du Nord au Sud et, de tous les maîtres avec lesquels on s’était entraîné, c’était le plus ouvert et le plus réceptif. On sentait qu’il voulait vraiment donner, pas comme d’autres. C’est avec lui que j’apprends le sabre, mon arme préférée ».
 
Jean-François Lenogue, dit Jeff, vient d’atterrir à Da Lat, cité nichée dans le coeur du Sud Vietnam, au centre des montagnes. De l’aéroport flambant neuf « qui n’existait pas la dernière fois », il faut encore une demi-heure de route en voiture pour parvenir à cette station thermale des temps coloniaux. Il n’y a pas grand chose à faire, sinon profiter de la pureté des paysages, de la magnificence du Temple Bouddhiste et de l’enseignement de Truong Van Bao.
 
A vrai dire, voir Jean-François Lenogue, gaillard d’1, 83 m pour 85 kg, tout en muscle, dans l’arrière-cour de la maison du maître, avec les montagnes en arrière-plan, au fin fond du Vietnam, a quelque chose de surréaliste. Pourtant, l’homme est comme un poisson dans l’eau, ou plutôt comme un môme devant un sapin de Noël. « Regarde, regarde, le Quyen qu’il est en train de faire… Je ne le connais pas celui-là. J’espère qu’il va me l’apprendre ».
 
 « En 1992, c’était chaud ! »
 
 
Là, ce n’est plus du tout le regard incisif du combattant de MMA avant son entrée en cage qui s’affiche. C’est surtout celui, émerveillé, du passionné de Vo Thuat, l’art martial traditionnel vietnamien, qu’il pratique depuis 1987. « J’ai commencé avec Nguyen Von Truong, notre maître à tous en France. Surtout, n’oublie pas de le citer », lance-t-il. « C’est la moindre des choses ». Il est comme ça, Jeff Lenogue. Il tient à ne pas oublier les racines et reste fidèle aux branches. Né un jour de novembre 1972 à Paris d’une mère guadeloupéenne et d’un père martiniquais, qui se sont rencontrés sur le bateau lors de leur venue en métropole, il a été élevé à Vitry-sur-Seine.
 
Son premier séjour au Vietnam remonte à 1992. Il avait à peine 20 ans. Il était venu avec les pionniers français. « On était plutôt des styles de Binh Dinh et de Quy Nhon (au centre du pays). Le Vietnam venait de s’ouvrir mais il y avait encore des militaires partout dans les rues. C’était chaud ! », en rigole-t-il toujours. « Ils n’avaient rien. Ils s’entraînaient à même le béton, très tôt le matin ou tard le soir. On n’y voyait rien tant les ampoules étaient petites ! A l’époque, plusieurs mecs du club, dont moi, travaillions à la sécurité de l’ambassadeur du Vietnam lors de la fête du Têt. On avait fini par nouer des relations et nous avons décidé de faire le grand saut. En 1992, sans appuis politiques, les portes ne s’ouvraient pas. »
 
Ce séjour le marque à jamais, renforce sa passion et multiplie ses rêves. Celui qui va devenir son professeur en France, Kamal Taan, était du voyage. Ce dernier vivra plus d’un an au Vietnam et sera l’un des premiers élèves étrangers de… Truong Van Bao.
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