Gentil, c’est fini

Pascal Gentil n’aura pas l’occasion de connaître ses 3e Jeux olympiques. Sa carrière s’est achevée samedi 28 à Kazan en quart de finale du tournoi européen de qualification olympique sur une défaite au point en or face au Turc Bahri Tanrikulu. Ce dernier, vice-champion olympique en 2004 et triple champion du monde en 2001, 2007 et 2009, est très bien entré dans le combat et a mis ses qualités de contreur en avant.
Plutôt en retrait dans le 1er round, Pascal Gentil s’est retrouvé mené 4-0 suite à un Tit Tchagui (coup de pied retourné sauté), l’une des spécialités du Turc, et deux coups de poing. Il revient à 4-1 à la fin du 2e round grâce à un point de pénalité infligé à Tanrikulu.
Le Français s’active dans le 3e round et revient à hauteur de son adversaire grâce à deux Pit Tchagui et un autre point de pénalité (4-4). Il prend même l’avantage à 44 secondes de la fin du combat sur une… pénalité. Mais le Turc sort à nouveau son arme fatale, le Tit Tchagui, et reprend la mène à 37 secondes du terme du combat (6-5). Les ultimes instants de leur affrontement sont assez confus. Tanrikulu se voit à nouveau pénalisé à 2 secondes de la fin. Son entraîneur demande la vidéo. La pénalité est annulée. On revient alors à 6-5 pour lui. Dans l’action et la seconde qui suit, c’est au tour de Myriam Baverel de demander la vidéo pour s’assurer d’une pénalité contre le Turc. Celle-ci sera confirmée (6-6).
Le Turc jette alors son casque ce qui, en Taekwondo, est synonyme d’un point de pénalité direct et, en l’occurrence, d’une victoire 7-6 de Gentil. Mais les arbitres n’en eurent cure. La victoire se jouera au point en or dans la prolongation de deux minutes. A 7 secondes de la fin, Pascal Gentil lance un Pit Tchagui. Bahri Tanrikulu positionne sa jambe en cut. Dans son élan, Gentil appuie sur le pied du Turc. Le plastron électronique se déclenche, point pour ce dernier. Pascal Gentil est éliminé et ne qualifie pas la catégorie des lourds (+80 kg) aux J.O. Ce sera la première fois que la France ne comptera aucun représentant aux J.O. dans cette catégorie.
« Je n’ai pas de regrets sur ce combat », lâche le double médaillé olympique français (2000, 2004) dans son vestiaire, quelques instants après son revers. « Il a fait une super bonne entame. Cela m’a obligé à rester lucide et à revenir sur l’un des meilleurs combattants du monde. Je suis éliminé sur ue action bâtarde. Son pied traîne… C’est la fin d’une histoire. Je suis revenu, je me suis entraîné, je me suis battu et j’ai perdu ». Salut l’artiste !
Ludovic Mauchien à Kazan

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