Interview de Cheick Kongo

Propos recueillis par Ludovic Mauchien Cheick Kongo possède un profil particulier dans le paysage des sports de combat français. Par sa personnalité, un brin mystérieuse, par son flegme et son franc-parler et, évidemment, par son statut.Unique combattant tricolore à s’être imposé dans la durée à l’UFC, il est aussi la seule star internationale, avec Jérôme Le Banner bien sûr, du royaume de France. Il s’est confié avant l’UFC 120, où il affrontera l’Américain Travis Browne, alors que Cyrille Diabaté sera opposé au Suédois Alexander Gustafsson.
 
 
Môme, dans sa banlieue du « 9-3 », il a tâté du Karaté, puis du Kendo, qu’il adore toujours. Ado, il est passé à la Lutte et à la Boxe anglaise, dont il n’est pas vraiment fan, puis au Full et au Kick, avant de devenir instructeur en Pencak Silat/self défense à l’école Joussot.
 
Revenu à la Lutte et au Pancrace, il parcourt l’Europe (Russie, Pays-Bas…) avec Daniel Quoniam dès le milieu des années 90 pour combattre en Free fight. C’était le temps des tournois labellisés « underground ». Mais sa réputation, il la fera avant tout en Kick-boxing et en Muay thaï. Aujourd’hui, Cheick Kongo (1,92 m ; 109 kg) compte une centaine de combats à son actif. « Environ 40 en MMA mais seuls 22 sont officiellement comptabilisés (pour 15 vict., 6 déf. et 1 nul) », précise-t-il. « En Boxe thaï, j’ai fait 19 combats et j’ai gagné 18 fois. En Kick-boxing, je compte 40 combats, 39 victoires et une seule défaite (contre Glaube Feitosa à Bercy en 2005). »
 
Un revers qui lui reste en travers de la gorge. Comme certaines autres choses d’ailleurs qu’il va nous faire découvrir. Car l’ami Cheick n’est pas du genre à garder sa langue dans sa poche. Il ne fait pas dans la provocation mais sait y répondre. Il tend la main mais jamais la joue. N’allez cependant pas croire qu’il s’agisse d’une brute épaisse. Bien au contraire, Cheick Kongo est un homme posé et réfléchi, fidèle en amitié et droit comme un i lorsqu’il s’agit de valeurs humaines. Un mec bien, quoi !
 
 Pratiques-tu toujours le Kendo ?
 
(Rires) Non, mais j’apprécie énormément. J’ai fait trois ans de Kendo quand j’étais môme. C’est toute mon enfance, mon apprentissage, mes premières armes dans les Arts Martiaux. J’en garde un excellent souvenir. Et, après le MMA, je reviendrai vers des pratiques plus zen, plus posées, à des sources plus saines. Je pense notamment me mettre à l’Aïkido.
 
 « L’intello du combat libre », ça te définirait bien ?
 
Euh… Je ne sais pas. Peut-être que cela vient des lunettes ? (rires). Je préfère laisser ça aux autres. Je dirais que j’ai les pieds sur terre. Si voir les choses avec franchise, sans se mentir, c’est être intello, pourquoi pas ? Les gens peuvent me classifier s’ils le veulent.
 
 Où puises-tu ta force ? Dans l’absence de père ? Dans le souvenir de ton frère ?…
 
Pas du tout dans l’absence du père (Ndlr : il a été élevé par sa mère). Celle de mon frère (Ndlr : victime d’un homicide en 2005)… Avoir un frère, c’est tout partager… Il y a les amis aussi, avec les aventures vécues au quotidien.
 
Je pense surtout que je puise ma motivation dans l’envie de vouloir avancer dans la vie. Je viens d’une banlieue pauvre (Ndlr : la cité Rougemont à Sevran, qu’il a quitté en 2008 pour les Etats-Unis). J’y retourne régulièrement avec plaisir mais comme j’ai la chance de pouvoir avancer, ce serait bête de ne pas en profiter. Chaque jour, j’ai envie d’être meilleur, pour donner du panache à mes amis, pour prendre soin des gens que j’aime.
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