Interview de Francis Didier

Propos recueillis par Ludovic MauchienAvec 212 000 licenciés au 31 août, la Fédération française de Karaté et disciplines associées n’a jamais compté autant de licenciés en son sein. C’est donc un président comblé que nous avons rencontré à l’orée de cette saison 2010-2011 pour qu’il nous livre les grandes orientations à venir. La principale : le Karaté Défense.
 
 
Président de la FFKaraté depuis 2001, représentant des fédérations des sports de combat auprès du Comité national olympique (CIO), Francis Didier, 61 ans, poursuit son chemin et l’aboutissement de ses idées et de son travail. Outre la diversification des pratiques, il préconise plus de pragmatisme et d’éclectisme dans l’approche de l’enseignement et de la compétition. Au 31 août, il dirigeait une fédération de 212 000 licenciés, soit une nette progression et un record, notamment dû au succès du Karaté enfants et à la réintégration des Arts Martiaux vietnamiens.
 
 Vous étiez aux « Combat Games » à Pékin (voir p. XX). Qu’en avez-vous pensé ?
 
L’idée est plutôt bonne. Elle serait excellente si c’était le CIO qui organisait. Mais j’ai l’impression que c’était une initiative de SportAccord (Ndlr : l’association des fédérations sportives internationales) et de la Ville de Pékin, qui a tout financé. Il faudra aussi choisir une date adéquate sinon on se retrouvera avec des 3e couteaux, comme ce fut le cas cette année avec le Judo (Ndlr : les Championnats du monde commençaient une semaine après, comme ceux de la Lutte). En plus, il n’y a eu aucune suite médiatique. Donc, à voir.
 
 Quels sont les gros chantiers qui vous attendent cette saison ?
 
Nous sommes désormais dans l’affinage. Les derniers gros chantiers concernaient la réforme des compétitions et la modification des passages de grade. Concernant le changement de règlement, c’est désormais acté. Les nouvelles règles que j’ai testées au niveau national depuis plus d’un an vont être votées au congrès de la WKF aux Mondiaux de Belgrade (28-30 octobre).
Nous allons mettre en place une compétition de semi-contact pour les minimes, cadets et juniors en Karaté contact. Sinon, on reconduit l’Open de contact qui a connu un bon engouement et qui a convenu à tout le monde. J’espère qu’il y aura encore plus de combattants. L’idée est de rassembler les styles autour d’un langage commun.
 
 Les passages de grade ont été modifiés. Pourquoi ?
 
Afin d’améliorer leur lisibilité. Désormais, les candidats passent deux par deux (et non plus quatre à la fois) et sont jugés par trois jurys différents. Il y a dorénavant six épreuves : le Kihon (simple et multi directionnel, afin d’avoir une application au combat plus réaliste), le travail 2 par 2, le Kata, le Bunkaï, le Kihon Ippon Kumite et le Randori. Chacun a la possibilité de marquer des points lors de stages ou de compétitions (5 victoires d’un seul coup ou 10 victoires en plusieurs fois).
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