INTERVIEW EXCLUSIVE DU MAÎTRE YUAN ZUMOU

 

Maitre qu’est ce que le SHOU BO ?

C’est une discipline de combat qui utilise l’esprit et le corps.

Le combattant doit être calme, il doit avoir conscience de son mouvement.

Le pratiquant cherche à être en harmonie avec son partenaire pour développer les capacités de son corps et optimiser sa santé.

En compétition, il faut rechercher la maîtrise de l’agressivité et contrôler la brutalité (en Chine, l’agressivité c’est l’esprit intérieur, s’il y a de la brutalité le corps a moins de capacités).

Durant un combat on recherche la vitesse, la souplesse, l’élégance et l’efficacité.

 

Yuan Zumou

 

Dans quelle catégorie se place le SHOU BO (lutte, pied-poings, etc.) ?

C’est un art martial et un sport de combat.

0n utilise les coups de pieds, les poings, les saisies et les projections.

On ne peut ranger le SHOU BO dans une catégorie, c’est un sport complet comme le MMA, mais avec un esprit différent.

 

Yuan Zumou

 

C’est- à-dire ?

L’esprit de l’élégance doit être présent.

Actuellement certains aiment la violence et l’efficacité, c’est le reflet de notre société, mais je crois qu’il est important de proposer aussi une nouvelle éducation de l’esprit, centrée sur la santé et la maîtrise de la brutalité.

On apprend aujourd’hui à nos jeunes à être forts, courageux et réactifs, mais ils ont besoin d’apprendre à être calme, à garder le contrôle de leurs émotions et ainsi apprendre à se protéger avant tout.

 

Y a-t-il un lien entre le Shou Bo et le Wushu ?

En Chine historiquement la lutte (Shuai-jiao) faisait partie du Wushu.

Le Shou Bo et le Wushu ont les mêmes racines.

L’esprit des arts martiaux est toujours le Ying/Yang.

Le SHOU BO c’est l’expérience du combat.

 

Pourquoi n’y a-t-il pas de grade au SHOU BO ?

Il y a trois catégories de travail, de manière progressive : le Xiang Bo, le Shuai-Jiao, le Shou Bo, (le travail sans saisies), (avec saisies) (et piedspoings plus saisies).

Le Shou Bo étant réservé aux pratiquants qui ont une certaine expérience.

Le système des grades peut être pédagogique, car il est nécessaire d’encourager les élèves.

Mais en ce qui nous concerne, il est d’abord important d’apprendre les trois systèmes de travail, étape par étape, en intégrant le règlement de l’arbitrage.

 

Yuan Zumou

 

Comment se situe le SHOU BO en France et en Chine ?

Nous sommes depuis longtemps dans les arts martiaux chinois, mais le Shou Bo est une discipline qui n’a pas été très encouragée au niveau sportif.

Nous avons néanmoins réussi à organiser depuis de nombreuses années la Coupe du Maire de Paris grâce au soutien de la Mairie.

En Chine il n’y a pas de discipline martiale olympique, cela n’a pas fonctionné avec le Wushu.

 

Aujourd’hui certains réfléchissent à l’avenir du Shou Bo.

Il y a un groupe d’élèves dans des instituts du sport et dans les universités qui étudie le Shoubo, j’ai aussi beaucoup de travail en Chine.

 

Le 14 Octobre dernier, le commissariat général du 50ème anniversaire des commémoration des relations diplomatiques entre la France et la Chine nous a permis de nous inscrire dans la programmation des festivités du cinquantenaire. Ce sera un évènement exceptionnel et nous organiserons une rencontre internationale de Tai Ji Quan en groupe et de Shoubo le 29 Novembre à Saint-Germain-en-Laye.

 

Quel avenir envisagez-vous pour le SHOU BO ?

Nous avons besoin d’intégrer une fédération reconnue par les jeux olympiques. Nous cherchons actuellement cette possibilité. Le Shou Bo est un sport de combat de haut niveau qui se développe aussi sur d’autres continents ».

 

En quoi cette pratique est-elle aussi intéressante pour les personnes travaillant dans la sécurité ?

C’est un nouvel esprit  pour le self défense : le Shou Bo permet de se protéger et de maîtriser sans blesser, plutôt que de se protéger et d’attaquer. »

 

Yuan Zumou

 

Maitre Yuan vous enseignez aussi le Tai Ji Quan, quelle est la particularité de votre enseignement ?

« Certaines personnes pratiquent le Tai Ji Quan en pensant uniquement à l’esprit intérieur et énergétique. Je pense que le Tai Ji Quan est un travail intérieur mais aussi extérieur.

A l’origine du Tai Ji Quan, il y avait des techniques de combat.

Mes élèves du Tai Ji Quan  peuvent aussi apprendre les techniques d’application du Shoubo, ils ont ainsi une meilleure compréhension de la signification des enchainements, et en profitent pour apprendre à faire des chutes sans risque.

Dans l’esprit, la pratique entre le Tai Ji Quan et le Shou Bo est proche, la différence est l’expérience du combat. »

 

Merci Maitre Yuan pour cette entretien .

Réalisé le 19 octobre 2014 dans le splendide et tout nouveau bar et restaurant proposant de la cuisine Thaïlandaise « Le petit Jerry » à Belleville rue Civiale   75010

 

Interview de Jean-luc Cecchet.   

http://shoubo-international.com

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