Jûdô (de jû, souplesse et dô, la voie) ; Contenu technique : projections, luxations, étranglements, katas
Son fondateur, Jigôro Kanô, crée un nouvelle école à partir des techniques de jû-jitsu des styles Tenshin-shinyô-ryû et Kitô-ryû en 1882. Il établit son premier dôjô en février de la même année et le nomme Kôdôkan, « le temple où l’on étudie la Voie ». Pour se faire admettre comme art martial à part entière au sein du Japon, il aura fallu que les disciples de l’école Kôdôkan remportent un certain nombre de défis contre les écoles de ju-jitsu traditionnelles.
Les techniques de frappe sont supprimées, ainsi que les projections les plus dangereuses. De nouveaux procédés de contrôle des chutes (ukémi-waza) sont mis au point ainsi que des techniques de combat au sol (ne-waza), en collaboration avec Hajimé Isogai. En 1895, le premier Gokyô est élaboré : classification pédagogique de quarante projections de base, il constitue le système de progression officiel. Jigôro Kanô s’attelle également à la création de katas pour d’une part codifier les principes généraux de sa méthode, d’autre part pour préserver des techniques non applicables à une pratique sportive mais indispensables à la compréhension de son art.
La dimension de travail sur soi, d’introspection, existe également au Jûdô au travers de trois principes : celui de la souplesse (jû no ri), de l’utilisation rationnelle de l’énergie (seiryoku zenyô), de l’entraide et prospérité mutuelle (jita kyôei). « Le principe du maximum d’efficacité, lorsqu’il est appliqué à l’élévation de l’esprit et du corps dans la science de l’attaque et de la défense, demande, en premier, ordre et harmonie entre tous les membres d’un groupe et ceci peut être atteint par l’entraide et les concessions mutuelles menant à la prospérité et aux bienfaits mutuels ».
Le Jûdô est ensuite diffusé d’abord en Europe, en France par Jigoro Kanô lui-même. Des disciples sont alors missionnés pour développer l’art martial dans les différents pays, Mikinosuké Kawaishi et Haku Michigami pour la France. De plus, la dimension sportive de la discipline accélère sa propagation. Le premier championnat du monde est organisé à Tokyo en 1956. Remporté par le japonais Shôkichi Natsui, un Français obtient néanmoins la troisième place en la personne de Henri Courtine. Sous l’impulsion des différentes fédérations nationales, le Jûdô continue sa progression, jusqu’à se faire reconnaître comme discipline olympique à partir de 1964. Le Jûdô français a eu plusieurs grands champions charismatiques, dont Jean-Paul Coche, David Douillet ou aujourd’hui Teddy Rinner.
Shirô Saigô, Sakujirô Yokoyama, Yoshiaki Yamashita, Kyûzô Mifuné, Masahikô Kimura, Gunji Koizumi, Kenshirô Abé, Hidékazu Nagaoka, Hajimé Isogai, Kunisaburô Iizuka, Kaichirô Samura, Shotarô Tabata, Kotarô Okano, Matsutarô Shôriki, Tamio Kurihara, Shôzô Nakano, Sumiyuki Kotani, Anton Geesink, Moshe Feldenkrais, Kawaishi Mikinosuke, Awazu Shozo, Courtine Henri, Michigami Haku , Pariset Bernard.