Le Kalaripayat se décompose en style du nord et style du sud. Le premier est caractérisé par des sauts et des coups de pieds lancés très haut, de longues enjambées, une posture d’attente très ramassée, des coups et blocages avec le bras et la main presque totalement tendus. Le second fait davantage appel aux mouvements circulaires, les coups et les blocages s’effectuent généralement avec la main ouverte et le bras fléchi, les sauts et coups de pieds en hauteur sont rares, la posture d’attente est plus haute et mieux assurée.
La pratique à mains nues du Kalaripayat repose sur le marma-adi (art secret d’attaque des points vitaux) et sur l’ayurvedic (médecine traditionnelle indienne). Les techniques de base reposent sur une série de huit positions imitées des animaux (éléphant, cheval, lion, serpent, sanglier, coq, crocodile, paon). La pratique armée utilise un arsenal varié : canne en bambou, bâton court, dague, sabre et bouclier, épée-fouet, massue, cape et poignard.
Art martial indien, sa première élaboration semble antérieure à l’ère chrétienne. D’après certaines sources, Bodhidharma, un prince du Sud de l’Inde, en aurait fondé la première école avant de partir pour la Chine pour y enseigner ce qui deviendra le Kung-Fu. D’après cette version, le Kalaripayat serait donc à l’origine des arts martiaux asiatiques. L’art martial connaît son apogée entre le XVe et le XVIIe siècle. À cette époque, il devient un pilier essentiel, les guerriers le pratiquant sont les gardiens de l’ordre social. A la fin du XVIIe siècle, la future Grande Bretagne prend le pouvoir, interdit le Kalaripayat et détruit les armes. Les grands maîtres sont mis sous haute surveillance. Malgré tout, son enseignement perdure clandestinement. Avec l’indépendance de l’Inde en 1947, la discipline peut réapparaître au grand jour.