Par notre envoyé spécial à Rio de Janeiro (Brésil), Ludovic Mauchien (merci à Daniel Woirin)Le Brésil est une terre d’Arts Martiaux et de grands combattants que nous vous faisons découvrir au fil des mois dans nos reportages. Après Lyoto Machida, Francisco Filho, Seiji Isobe, Andre Galvão, voici la RFT.
Une lutte pour la liberté
La « Renovação Fight Team » est un club de Botafogo, à Rio de Janeiro, coincé entre favelas et cimetière, surplombé par le Pain de Sucre et le Christ du Corcovado. Renovação signifie renouvellement. En France, on dirait réinsertion. C’est l’objectif affiché par Marcio Barbosa, dit Cromado, ancien combattant et fondateur de la « RFT » en 2001. Comme ce fut le cas pour lui, il veut que les sports de combat parviennent à sortir les jeunes des favelas, de la misère. Il y parvient grâce à l’aide du « Campo Grande », l’une des plus illustres écoles de Samba carioca.
A l’une des extrémités de la rue, une favela. A l’autre, un… cimetière. Le quartier semble cependant tranquille. Botafogo est situé à quelques encablures de Copacabana. Il est effectivement loin d’être le secteur le plus pauvre et le plus dangereux de Rio. Protégé par le Christ du Corcovado côté terre et par le Pain-de-Sucre côté mer, il abrite majoritairement des classes moyennes. La vie nocturne y est plutôt agréable ; les centres commerciaux ont fleuri autour des bâtisses des temps coloniaux, les nombreuses écoles et hôpitaux contribuent à la réputation du quartier. Son équipe de foot aussi, les fameux « alvinegros » (noir et blancs). Didi, Zagallo, Garrincha, Jarzinho, Bebeto y sont nés.
Mais on est à Rio. Et dans la ville carioca, les favelas sont omniprésentes. Plus de mille en tout dont 150 à Botafogo. « A la nuit tombée, il faut quand même se méfier », réplique notre hôte, Marcio « Cromado » Barbosa, 37 ans, le fondateur de la « Renovação Fight Team ».
« C’était soit le foot, soit le combat »
La RFT, une bâtisse coloniale de 4 étages dont la façade est peinte en jaune et vert, est comme un rai de lumière dans cette rue menant à la Favela XXX. Au 1er, c’est l’accueil tout sourire d’une magnifique Brésilienne. Au 2e étage, c’est la salle de musculation et les regards plus méfiants des Golgoths présents. Le 3e est occupé par les bureaux et les logements, des chambres de quatre avec douche commune. Le dernier étage, c’est la salle d’entraînement. En fait, le bâtiment contient même un sixième étage : la terrasse, très agréable endroit doté d’un coin grillades avec barbecue, un comptoir et quelques tables pour se restaurer, à côté d’un terrain de foot ( !), le tout en admirant le « Christ Rédempteur » ou le « Pao de Asucar ». « Ouvert à tout le monde », sourit le maître des lieux.
Aujourd’hui, Cromado a souvent l’occasion de sourire. La RFT, c’est son bébé. La « Renovação Fight Team », ce sont 15 combattants pros qui sont sortis des favelas et des dizaines qui font tout pour. C’est son histoire. « J’ai voulu rendre ce que l’on m’avait donné », raconte-t-il. « Je n’ai été élevé que par ma mère, avec mes trois soeurs, dans une favela. Mon père, je l’ai trouvé dans la rue. C’était mon entraîneur. De toute façon, c’était soit le foot, soit le combat. » Ce fut la Luta Livre, la lutte libre brésilienne,
« Entre 1983 et 1987, c’était la guerre entre Jiu Jitsu et Luta Livre. […] Pour accéder à la version complète, procurez-vous le Karaté Bushido d’octobre 2010, disponible sur :http://boutique.karatebushido.com/product.php?id_product=99696