Par Ludovic MauchienIl a promis, il a juré et… il s’est arrêté là. Ou plutôt non, il a recommencé à promettre et à jurer qu’on ne le prendrait plus au jeu. Surtout ceux de Londres en 2012.Pascal Gentil est sorti de sa retraite après deux ans d’absence pour décrocher un 15e titre national. Et puis basta ? C’est, en tous les cas, ce que le double médaillé olympique affirme haut et fort. Oui mais…
« Sincèrement, je ne crois pas un seul instant que Pascal soit revenu uniquement pour les Championnats de France. Je le connais… », soufflait son meilleur ennemi, Mickaël Borot, le 5 février dernier à Strasbourg (voir aussi p. 82) « Un 15e titre ? Quel intérêt ? Il revient à un an des J.O… Il aime les projecteurs, faire le buzz. Donc, je n’y crois pas. »
Mickaël Borot n’est pas le seul. Pourtant, Pascal Gentil le certifie. C’est fini. Pour mieux comprendre les raisons de son retour et celles qui le poussent à ne pas s’engager dans la course à la médaille d’or olympique, nous l’avons rencontré en exclusivité, trois jours après son titre, juste avant son envol pour Pékin où il est employé par Veolia.
L’entreprise française, à travers son PDG, Jorge Mora, joue un rôle capital dans cette histoire. Pascal Gentil n’avait pas les clés en main. Il les a désormais. Reste à régler les chinoiseries à la sauce française. A champion exceptionnel, dispositions exceptionnelles ? Peut-être alors que le triple champion d’Europe reviendra sur sa décision ? Pascal Gentil est tellement imprévisible…
Salut Pascal. Alors, tu n’as pas changé d’avis ? C’est toujours non pour les J.O. de Londres ?
J’ai longuement parlé avec mon patron, M. Jorge Mora (patron de la branche Asie de Veolia), suite à mon titre de champion de France. Il m’a demandé si j’avais la volonté et l’envie d’aller à Londres. Et si tel était le cas, il réfléchirait à la meilleure manière de combiner ma réussite sur les plans professionnel et sportif.
Je lui ai répondu : « Vous n’avez qu’un mot à dire, boss, et je repartirai à la guerre ». Il a enchaîné en me disant qu’il n’avait jamais fait la guerre sans être convaincu qu’il allait vaincre.
Comme il te laisse le choix, l’histoire redémarre donc ?
Non ! Non, je n’irai pas à Londres. Pourquoi ? Je ne suis plus un sportif de haut niveau même si mon physique et mon mental le sont. Je ne suis plus dans une logique de conquête de médailles. Avec Veolia, en traitant des tonnes de déchets au quotidien, j’ai l’impression de faire des choses concrètes et utiles. Je suis dans une autre dynamique désormais, celle de l’homme d’entreprise. Il y a deux ans, quand je suis arrivé à Pékin, j’étais ceinture blanche. Aujourd’hui, dans mon travail, je suis orange ou bleu. Mon objectif est de continuer à progresser professionnellement.
Pourquoi, alors, être revenu après deux ans de retraite ?
Pour gagner un 15e titre (il rigole). Mon retour était un pari avec mon patron. Aujourd’hui, je suis avant tout employé de Veolia. Mon boss dit, je fais. Puis il y a des situations dans la vie, des instants magiques, particuliers, d’exception, où tu prends une décision. M. Mora m’a lancé un défi. Je l’ai relevé. Mon patron est comme mon coach mental. Je suis devenu plus fort qu’avant. J’étais à 200% certain de gagner.
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