Par Ludovic Mauchien (avec Jean-Pierre Fischer)Aujourd’hui 5e dan, Shinji Akita s’est entraîné sous la houlette des professeurs les plus réputés de la JKA, à commencer par Kanazawa Senseï himself. Une fois diplômé de la célèbre université japonaise de Takushoku, il part s’installer à Londres pour s’entraîner avec Masao Kawasoe. Il y restera 15 ans et développera une philosophie du Karaté proche de la nature avant de s’installer en Allemagne en 2008.
Avec Shinji Akita, nous nous plongeons dans une vision traditionnelle japonaise du Karaté agrémentée d’une touche de modernisme à l’occidentale. Formé par Matsuda Senseï à Gifu, sa ville natale, puis par Katsunori Tsuyama à l’Université de Takushoku, Shinji Akita côtoya Nishiyama et Kanazawa Senseï.
A 22 ans, il décide d’aller suivre l’enseignement de Masao Kawasoe à Londres, où il vivra plus de 15 ans. En 2008, il part vivre en Allemagne, à Limbourg précisément, pour poursuivre son œuvre : la transmission du Karaté Shotokan. D’ailleurs, pour ce faire, il crée, en 2005, la « Shotokan Karate Alliance International (SKAI) ».
Un jour, vous avez déclaré : « la montagne est mon Dojo ». Qu’entendez-vous par là ?
J’ai appris dans la nature à faire attention, à ne pas me blesser. J’ai fait tellement de choses casse-cou (attraper des serpents venimeux, sauter au-dessus de crevasses…) que cela m’effraie quand j’y repense. Ainsi, j’ai appris de la nature et non d’un professeur. Personne ne me limitait et seul moi-même pouvais gérer. Je pense que nous avons tous eu ce genre d’expérience nous permettant de ressentir ce sentiment.
Quelle relation existe-t-il entre la nature et les Arts Martiaux ?
Les deux sont inséparables car nous appartenons à la nature et les Arts Martiaux sont nés de la nature. De nos jours, notre société nous sépare d’elle dans le sens où nous n’avons plus aucun respect pour elle. Les Arts Martiaux sont un moyen de nous reconnecter à la nature. Par exemple, nous ne portons pas de chaussures et avons peu de vêtements lorsque nous nous entraînons.
A l’école, vous avez pratiqué le Judo et le Kendo. Pourquoi êtes-vous allé vers le Karaté ?
A cette époque, il y avait les films de Bruce Lee et j’appréciais cette méthode de combat. Le Karaté a été une bonne opportunité de m’exprimer dans ce style d’art martial.
A l’Université Takushoku, vous avez eu Matsuda Senseï comme professeur. Racontez-nous…
Il était très dur et très strict. Pour exemple, il m’écartait les jambes pour les étirer et un autre professeur me poussait dans le dos pour que mon torse touche le sol. Cela faisait très mal… Ce n’était probablement pas bon mais, de nos jours, tout est fait pour ne pas se blesser et je ne suis pas certain que cela soit une bonne chose. Grâce à cette méthode, je pouvais faire mes étirements par moi-même.
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