Tribulations d’un Chinois à Cléon

Cléon est une petite ville de 6 000 habitants, sise près de Rouen. 100 d’entre eux sont licenciés à l’Ecole Cléonnaise de Boxe chinoise. Ils ont économisé pendant deux ans pour faire venir un Moine Shaolin durant un mois. Une expérience qu’ils n’espèrent pas unique. Et une occasion de redécouvrir le quotidien de Shaolin.Par Ludovic Mauchien
 
 
« Bruce Lee is Number One ! ». S’ensuit un grand éclat de rire, puis une imitation aux petits oignons du Petit Dragon. « S’il n’avait pas existé, le Kung Fu chinois ne serait pas connu. » Jet Li et Jackie Chan ? La moue du moine pourrait suffire comme réponse… « J’apprécie le Kung Fu de Jet Li mais moins le reste. Il a beaucoup d’argent mais il ne partage pas. Jackie Chan partage plus mais je n’aime pas trop son Kung Fu. Sinon, j’aime beaucoup Wu Jing. » C’est dit !
 
C’est Shi Yan Xiao qui l’affirme, Moine Shaolin de 19 ans invité en France par des fans de Kung Fu. La plupart n’ont pas 30 ans, à commencer par Guillaume Carpentier et Jérémie Fontaine, les initiateurs du projet. L’idée ? Vivre pleinement sa passion et surtout la partager. Guillaume a déjà séjourné à trois reprises au Monastère de Shaolin et rêvait de faire venir un moine en France. Mission impossible ?…
 
« En 2006, je suis allé m’entraîner à Shaolin par l’intermédiaire de l’association Kung Fu Développement. Les deux autres fois, j’y suis retourné seul. A chaque séjour, je restais un mois. En 2008, j’ai pu m’entraîner avec Shi Yan Lu, le responsable de l’école officielle du Temple puis, en 2010, je logeais même avec les moines dans le village qui est situé dans la montagne, à côté de la célèbre statue de Bodhidharma. De fil en aiguille, on a tissé des liens. »
 
 Tombolas, « foire à tout », démos
 
 
A son retour de Chine en 2010, Guillaume lance l’idée. L’Ecole Cléonnaise de Boxe Chinoise, son club, avalise rapidement le projet. Reste à trouver le financement. « Nous sommes entièrement bénévoles. Au club, on est presque 100 licenciés. Il y a aussi du Sanda, du Wushu et du Tai Chi. On a organisé des tombolas ; on a organisé des « foires à tout » ; on a participé à des démonstrations… On mettait de côté tout ce qu’on gagnait. On a ainsi pu financer l’avion et l’hébergement », sourit Guillaume.
 
Et le 1er mars, Shi Yan Xiao débarquait pour un mois. Au programme, cours au club, bien sûr, et stages dans la région, notamment dans des écoles pour faire découvrir l’art Shaolin. Avec lui, il faut oublier la caricature du vieux sage chinois au bouc interminable et à la retenue monacale. Shi Yan Xiao a l’attitude de sa jeunesse, 19 ans. Et semble posséder une forte personnalité. Il est un brin exubérant, sinon extraverti, et empreint d’une certaine naïveté.
 […] Pour accéder à la version complète, procurez-vous le Karaté Bushido de mai 2011, disponible sur http://boutique.karatebushido.com/product.php?id_product=99697
 
 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.