Truong Van Bao, la force tranquille du Vo Co Truyen

 
Au Vietnam, Truong Van Bao est l’un des personnages les plus écoutés du pays.
Expert référent du Vo Co Truyen, les Arts Martiaux traditionnels vietnamiens, il est également le « maître patriarche » de l’école de Kung Fu Shaolin, « Thieu Lam Phat Gia Quyen ».
Ancien guerrier aguerri, que l’histoire n’a pas épargné, il est aujourd’hui un sage reconnu, un homme accompli.
 
Dans l’histoire mouvementée du Vietnam, Da Lat semble avoir toujours été un havre de paix.
Ville des hauts plateaux, nichée à 1500 m d’altitude dans un cirque de collines et de bois, elle fut utilisée par les Français comme ville thermale, soulageant de la moiteur de Saïgon.
Lacs artificiels, jardins fleuris, vergers, forêts, cascades… Da Lat fut même surnommée le « Petit Paris ».
C’est dans cette atmosphère que Truong Van Bao a toujours vécu, ou presque. Il est arrivé à la « Source des Lat » à deux ans, en 1952.
Depuis, il habite toujours la même demeure, acheté par son père. « Je l’ai simplement agrandie en 1982, lorsque j’ai ajouté le Dojo sur le côté », sourit-il.
La pièce de vie est une véritable bibliothèque. Tous les murs sont emplis de livres, photos et décorations. Sur les Arts Martiaux évidemment.
« J’aime bien lire », reconnaît-il. Il aime aussi écrire et a publié de nombreux ouvrages et articles sur les Arts Martiaux traditionnels vietnamiens.
A Da Lat, Truong Van Bao est comme un poisson dans l’eau. Avec son visage rond, son regard joyeux et son franc sourire, il respire la sérénité et inspire l’empathie.
 « Les Arts Martiaux, c’est notre culture ».
A le voir si chaleureusement nous accueillir, dans cette demeure qui reste humble mais qui sent le bien-être, on en oublierait presque que notre hôte est un personnage écouté des Arts Martiaux vietnamiens. Pour le côté officiel, Truong Van Bao est le Directeur Technique National Adjoint de la fédération Vietnamienne et président de la Région de Lam Dong, celle de Da Lat. « Cela me fait beaucoup voyager et m’oblige à quitter Da Lat », soupire-t-il. Mais il le fait pour la bonne cause : « J’aimerais contribuer au développement des arts martiaux vietnamiens dans le monde. Ils font partie de notre histoire. Ils l’accompagnent. C’est notre culture ».
Côté Arts Martiaux, il a acquis ses lettres de noblesse sur le terrain. Avant de devenir le patriarche du style « Thieu lam Phat Gia Quyen » en succédant à son maître, Truong Van Bao a accompli un parcours martial varié et complet. Il commence à Da Lat dès l’âge de 8 ans avec le Shaolin Kung Fu et le Vo Ta, l’ancien terme désignant les Arts Martiaux traditionnels vietnamiens (de nos jours, on dit Vo Co Truyen). « Avec mon maître Ngoc An, je pratiquais aussi la Boxe. Aujourd’hui, il a plus de 90 ans.
J’ai ensuite appris le Jiu Jitsu et le Judo avec mon deuxième maître, Nguyen Van Bao (son père) ». 
 Retrouvez la suite de cet article dans le numéro 392

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