Vladimir Khoudenkikh « avoir l’instinct de survie »

 
 Il est le fondateur du Combat Russe, synthèse d’arts de combat de l’ex-URSS.
 Sa force, il la puise dans son éclectisme et son humilité. Sa puissance, il la développe au quotidien, comme instructeur auprès des forces spéciales de la région de Perm.
 Passé par le Sambo et le Karaté, Vladimir Khoudenkikh a décidé d’exprimer sa vision des Arts Martiaux. C’est le Combat Russe, doux à l’extérieur, dur à l’intérieur.
 Spontanéité, simplicité, relâchement… Gare à l’ours de l’Oural !
 Vladimir Khoudenkikh est à l’image et à l’unisson de son art, le Combat Russe. Logique, il en est aussi l’âme et le cœur, l’esprit fondateur.
 Le regarder et l’écouter nous fait plonger dans l’univers de cette URSS où les Arts Martiaux étaient bannis, dans cette période post-soviétique où seuls les plus forts survivaient pour arriver à cette Russie du XXIe siècle, pragmatique et combattante.
 Il a vécu toutes les périodes : Sambo sportif et Judo adulés, Karaté prohibé, joutes de combat libre popularisées.
 Il s’est aussi essayé au Bagua Zhang, à la Boxe Chinoise, au Wing Chun, au Kyokushin et au corps à corps (close combat).
 Né à Perm, la célèbre « ville interdite » de l’ex-URSS située à 1400 km à l’Est de Moscou, il commence le Sambo à 11 ans.
 Un surentraînement, sans approche réfléchie, l’oblige à se faire opérer dès l’âge de 16 ans et à stopper les Arts Martiaux.
 Fabrice Fourment : « Une vraie révélation ». 
 
L’ancien champion de Karaté Kyokushin a découvert le combat Russe en 2006. 5e Dan de Karaté (6e au Japon), il est désormais ceinture noire en Combat Russe.
 
« Après plus de 20 ans dans l’univers des Arts Martiaux japonais et notamment le Kyokushin, je pensais avoir vu l’ensemble de ce qui peut se faire et assouvi la plupart de mes questionnements, avoir une idée globale des différents systèmes.
 
Le premier stage avec Vladimir fut un choc et une vraie révélation, tant sur l’approche, la forme de corps, que sur la pédagogie et la psychologie du combat.
 
Je dois beaucoup au Kyokushin et à ses valeurs inhérentes et, plus encore, à mon professeur et mentor, Jacques Legrée, qui a su canaliser mon énergie et mes excès.
 
Dans mon cas, le Combat Russe représente l’étape suivante. Ça a été une vraie remise en question qui a ébranlé fortement mes convictions et mon enseignement.
 
Passer du Kyokushin au Combat Russe est plus de la déprogrammation que de l’apprentissage !
 
Tous ceux qui ont joué avec des enfants ont conscience de ce que peut être le combat spontané, relâché, sans tension musculaire.
 
Ils pratiquent le Combat Russe !!! Cette école est basée sur l’acceptation et le relâchement. Accepter que la douceur puisse dompter la force.
 « Ca m’a ouvert des horizons »
 
Mais, ne vous méprenez pas, elle a été créée pour les Spetznaz. Rien n’a été laissé au hasard et chaque enchaînement est d’une efficacité redoutable.
 
Le Combat Russe, c’est une main de fer dans un gant de velours, le tout saupoudré d’une humilité à toute épreuve. Aucun prédateur sur la planète n’a appris le combat sous stress.
 
Le jeu est bien plus adapté pour apprendre en profondeur sans se blesser.
 
Cette école de vie m’a ouvert des horizons de travail et une approche du combat que je ne soupçonnais pas.
 
C’est un système de pensée et de forme de corps plus qu’une école rigoureuse, ce qui fait que chacun peut y trouver quelque chose pour s’améliorer.
 
Je l’enseigne au Maccabi-Paris et je compte parmi mes élèves des pratiquants de Karaté, Krav-Maga, Pencak Silat, Judo, Sambo autant que des néophytes.
 
J’ai énormément de femmes qui, il me semble, prennent beaucoup de plaisir dans la pratique de cet art venu du froid. » 
 
Propos recueillis par Ludovic Mauchien.
 
 
Retrouvez la suite de cet article dans le numéro 395, Mai 2012, en vente en kiosques.

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