Loin des tatamis japonais et des dojos coréens, l’Afrique abrite elle aussi une tradition martiale ancienne et foisonnante. Comme le rappelle un récent article de nofi.media, plusieurs disciplines africaines, transmises de génération en génération, mêlent art du combat, spiritualité, culture et rites initiatiques. Ces pratiques, souvent oubliées en dehors du continent, méritent d’être mises en lumière tant leur richesse est immense.
Des arts de combat ancrés dans l’histoire
Bien plus que de simples formes de self-défense, ces arts martiaux africains incarnent des systèmes de valeurs, des récits de bravoure, des initiations à la vie adulte ou encore des rituels de protection. Ils se pratiquent parfois à mains nues, parfois avec des armes traditionnelles, dans des contextes festifs ou solennels. Chaque peuple, chaque région, a façonné sa propre manière de se battre, de résister, de transmettre.
Sept disciplines mises en avant
Dambe, pratiqué par les Haoussas au Nigéria, est une forme de boxe brutale où le poing dominant est enroulé de cordes pour frapper, tandis que l'autre bras sert à se défendre. Les combats sont spectaculaires, courts et très codifiés.
Laamb, lutte traditionnelle du Sénégal, mêle combat, danse, musique et symbolique mystique. Elle oppose des athlètes puissants dans des duels populaires, parfois devant des milliers de spectateurs.
Ngolo, originaire d’Angola, est un art acrobatique considéré comme l’ancêtre de la capoeira. Il mêle coups de pied, esquives et mouvements fluides, souvent dans un cadre rituel.
Moringue, pratiqué à la Réunion, à Mayotte ou à Madagascar, est un art de combat créole au rythme des tambours. Les pratiquants s’affrontent avec des coups de pieds dansés, hérités d’Afrique de l’Est.
Musangwe, boxe traditionnelle sud-africaine, se pratique à mains nues, sans gants ni protection. Organisée à ciel ouvert, cette discipline est réservée aux hommes et fait partie de l’identité culturelle locale.
Istunka, en Somalie, est un art de combat au bâton. Autrefois forme d’entraînement guerrier, il est aujourd’hui pratiqué lors de festivals ou cérémonies communautaires.
Kalinda, art afro-caribéen né dans les plantations de Trinidad, se pratique avec des bâtons. Il est accompagné de chants rituels et de percussions, dans une ambiance mêlant tradition et combat.
Un patrimoine culturel à valoriser
Ces disciplines sont bien plus que des techniques de combat. Elles véhiculent des valeurs de respect, de dépassement, d’identité et de transmission. Pourtant, leur notoriété reste largement en retrait par rapport aux arts martiaux asiatiques.
Mettre en lumière ces arts martiaux africains, c’est rendre hommage à une culture guerrière ancienne et toujours vivante. C’est aussi élargir notre regard sur ce que peut être la voie martiale, dans toute sa diversité.
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