Le dernier numéro de Karaté Bushido met en lumière un personnage marquant du karaté d’Okinawa, Motobu Chôki. Connu pour son approche réaliste du combat, il a laissé un enseignement précieux sous la forme de sept préceptes destinés à guider la pratique des karatékas. Jean-Charles Juster, qui a traduit et édité ses ouvrages, présente ces principes dans un dossier exclusif.
Un maître aux principes rigoureux
Motobu Chôki est une figure importante du karaté traditionnel. Son enseignement repose sur une approche pragmatique où la discipline physique et l’éducation de l’esprit vont de pair. À travers ses écrits, il a structuré sa méthode en sept préceptes qui dépassent le cadre de la simple pratique martiale. Ces maximes insistent sur l’importance d’un entraînement assidu, du développement équilibré du corps et du respect des valeurs fondamentales des arts martiaux.
Sept préceptes pour une pratique complète
Motobu souligne l’importance de commencer le karaté dès l’enfance, affirmant que la progression sera d’autant plus efficace. Toutefois, il précise que la pratique reste bénéfique à tout âge, à condition d’y mettre de l’implication. Il insiste sur le travail des points faibles, conseillant notamment de renforcer la main gauche pour qu’elle soit aussi efficace que la droite. Il met en avant la nécessité d’un entraînement quotidien, même dans un espace réduit, rappelant que la motivation ne doit pas dépendre des conditions extérieures.
L’un des principes fondamentaux concerne la posture et la concentration de l’énergie dans le dantian, point central du corps. Il explique que cet ancrage permet de renforcer le corps et d’améliorer la stabilité en combat. Il insiste sur le fait que la position correcte doit être maintenue en permanence, que ce soit durant l’entraînement ou dans la vie quotidienne.
L’aspect mental de la pratique est tout aussi important. Motobu met en garde contre ceux qui perdent leur sang-froid ou utilisent leur force à mauvais escient. Il rappelle que le véritable pratiquant doit rester humble et agir avec retenue, en accord avec l’esprit des arts martiaux.
Enfin, il considère le karaté comme un moyen d’épanouissement global. Il affirme que la discipline forge un esprit stable et résistant, insensible aux influences matérielles, proche des principes du zen.
Un enseignement toujours actuel
Ces préceptes ont été rédigés en 1925 dans son ouvrage Karatejutsu – Boxe d’Okinawa, puis légèrement modifiés en 1932 dans Mon Karatejutsu. Contrairement à d’autres maîtres qui laissaient plus de place à l’interprétation, Motobu détaillait ses principes pour en faciliter l’application. Il cherchait à transmettre une vision claire du karaté, mêlant technique, discipline et développement personnel.
À découvrir dans Karaté Bushido
Le dernier numéro de Karaté Bushido consacre un dossier détaillé à cet enseignement, offrant une plongée dans l’héritage laissé par Motobu Chôki. Ces principes, bien que rédigés il y a près d’un siècle, restent pertinents pour tous les pratiquants d’arts martiaux, quel que soit leur niveau ou leur discipline. Cette lecture apporte une compréhension plus profonde de la pratique et des valeurs qui l’accompagnent. Retrouvez l'article complet ici.