Le nombre de combats professionnels chute à l’échelle mondiale, tandis que l’UFC n’a jamais été aussi puissante. Derrière l’explosion commerciale, le MMA traverse une phase critique.
Alors que l’UFC continue de battre des records de rentabilité depuis son accord avec ESPN, les données mondiales révèlent une tendance plus sombre : la contraction du MMA hors de sa sphère. Moins de combats, moins de promotions, moins d’opportunités pour les athlètes. Un paradoxe inquiétant émerge : jamais l’UFC n’a été aussi forte, et jamais le MMA global n’a semblé aussi fragile.
Une baisse mondiale des combats professionnels
Selon les données de Tapology, le nombre de combats professionnels a atteint un pic en 2017 avec 20 692 événements recensés. Après une reprise post-COVID, la courbe est repartie à la baisse : 18 096 combats en 2023, 16 808 en 2024, et à peine 13 636 prévus pour 2025 si la tendance se confirme.
La chute touche les piliers historiques du sport : aux États-Unis, le nombre de combats a été divisé par deux depuis 2009. Le Brésil et la Russie suivent la même trajectoire. Le Canada, le Royaume-Uni et l’Australie connaissent également un effondrement.
Une domination écrasante de l’UFC
Loin de refléter un malaise, l’UFC affiche une santé insolente. Visibilité mondiale, revenus records, structure bien huilée. Mais derrière cette réussite, la concurrence s’effondre. Bellator a été absorbé par le PFL. ONE Championship se réoriente vers le Muay Thai. Invicta FC survit avec un calendrier réduit.
Les promotions indépendantes peinent à exister. Les combattants n’ont plus d’alternative solide pour progresser hors du giron UFC. L’écosystème devient de plus en plus dépendant d’un seul acteur.
Moins d’opportunités pour les combattants
Cette centralisation a des conséquences directes : moins de combats, c’est moins de cachets, moins de visibilité, moins de tremplins vers le haut niveau. Le vivier se réduit, les parcours se ferment.
Le Japon fait figure d’exception. Grâce à un enracinement culturel fort et une relative autonomie, le MMA japonais continue de se développer sur des bases stables.
Vers un “peak MMA” mondial ?
Le terme “Peak MMA” désigne une saturation structurelle, non une disparition. Le MMA ne meurt pas, mais son expansion semble terminée. Si l’écosystème périphérique continue de s’effondrer, la base même du sport est en danger.
L’UFC peut continuer à croître, mais dans un désert. Pour que le MMA survive comme sport global, il devra retrouver un équilibre entre puissance centrale et richesse périphérique. Le futur se joue maintenant, sur les scènes locales.
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