Il a été champion du monde de Kung Fu Wushu en 1991 tout en étant aussi membre de l’équipe de France de Taekwondo.
Puis il a tourné avec Jackie Chan, Jet Li, Jean Reno… Il est surtout resté le digne fils de son père, le respecté Hoang Nam, pionnier des arts martiaux chinois en France.
A un an et demi, Hoang Nghi portait déjà la tenue. A 44 ans, il porte l’étendard du Kung Fu Wutao.
Retour sur une vie bien remplie d’un artiste des Arts Martiaux.
« Être fils d’un « grand maître » ? C’est un honneur. J’essaie d’égaler mon père pour l’honorer.
Mais, pour moi, je lui serai toujours inférieur. De toute façon, mon but n’est pas de le copier ou de le dépasser mais de garder sa mémoire. »
Et Hoang Nghi le fait très fidèlement, peut-être même au-delà des espérances de son défunt père qui lui a tracé le fil de sa vie.
« Il ne m’a jamais poussé à pratiquer. Il voulait qu’un de ses deux fils prennent la suite de l’école. Mon frère (Long, le Dragon) est plutôt intellectuel ; moi, plutôt casse-cou. »
L’école, c’est le Kung Fu Wutao, fondée en 1962 par Hoang Nam (1930 ( ?) – 1992).
Ce dernier, né au Vietnam, est initié dès l’âge de 6 ans aux Arts Martiaux sino-vietnamiens puis apprend l’art du Thieu Lam (Shaolin Quan).
Le Wutao est une synthèse des différents courants de ces boxes chinoise et vietnamienne. C’est ce qu’il va léguer à son fils.
« Notre style n’est pas acrobatique », souligne Hoang Nghi. « Il est axé sur le combat, comme l’art Shaolin traditionnel du Sud. »
De son père, il a aussi hérité son élégance, son humilité et son humour. « Il était plus sérieux que moi », sourit le « prestigieux » (traduction de Nghi).
« Il y avait toujours une note d’humour dans ses cours mais il était très rigoureux. A l’époque, les conditions étaient difficiles.
On s’entraînait sur du béton… Il y avait régulièrement des coquilles cassées… On restait des heures et des heures dans la position du cavalier…
Ceux qui restaient, c’est qu’ils le voulaient vraiment. Quand j’ai repris l’école, en 1992, j’ai adapté l’enseignement pour qu’il corresponde plus aux critères contemporains et occidentaux.
En un an, le nombre d’élèves a doublé. L’important est de rester dans une ligne de conduite et d’être constant. »
Par Ludovic MAUCHIEN
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