« Sex, Dope and Fight »

Propos recueillis par Max PluznyImaginez Jérôme Le Banner dans 20 ans à la rue et sans domicile fixe. C’est le livre que vient d’écrire Roger Cornillac, père du comédien Clovis, où la fiction flirte avec la réalité. Lorsque deux « clodos » se retrouvent à errer dans la rue cela devient « Sex, Dope and Fight ». Les deux compères répondent à nos questions.
Jérôme Le Banner et Roger Cornillac arrivent avec un large sourire à la rédaction du magazine Karaté Bushido. Indéniablement les deux « SDF » sont complices et cela se voit dans leurs yeux. Le premier cité connaît les lieux comme sa poche et le second n’est pas un étranger du bureau. Alors c’est dans une ambiance plutôt bon enfant que l’on démarre l’interview.   
 Karaté Bushido : Roger, comment vous est venue l’idée de faire ce roman ?Roger Cornillac : J’ai rencontré Jérôme sur le tournage du film « Scorpion » avec mon fils Clovis (Cornillac). Ensuite, on s’est revu à Cannes pour la promotion de ce long-métrage. Là, il me dit : « C’est toi qui vas écrire mon bouquin, ma vie ». Je lui réponds : « Oui, pourquoi pas, mais je ne suis pas journaliste ». Jérôme enchaîne en me disant : « Tu es comme moi, un loup ; nous sommes dans la même tribu. » J’ai pris le pari de l’écrire. Cela devait s’appeler « Sex, Drugs and Fight » et c’est devenu « Sex, Dope and Fight ». Un titre joli, très rock’n roll. Mais il fallait que ça me parle aussi…
 
 Pourquoi le choix de Roger Cornillac pour écrire votre livre ?Jérôme Le Banner : Quand j’ai revu Roger dans un grand hôtel de Cannes, j’ai vu un mec qui en impose. Le genre d’individu qui est sur un banc, qui relate sa vie et qui ne prêche que par le passé. Genre : « Avant c’était mieux hein ». J’ai trouvé le personnage cynique alors que l’on était dans un endroit très standing avec des gens bien. Roger, lui, n’en avait rien à faire pour ne pas dire rien à foutre. Le titre SDF me faisait rigolé. On dit souvent que les boxeurs finissent toujours mal alors pourquoi pas dans la rue. On n’a pas romancé ma vie, mais une vie. Pour moi donc, finir mal c’était finir dans la rue comme un SDF. Personne en règle générale ne veut finir comme ça. On a tous dit à nos enfants, « si tu ne travaille pas bien à l’école tu vas faire comme le monsieur parterre ». Cela me fait peur de finir comme ça.
 Vous n’avez pas rencontré de difficultés pour « déshabiller » Jérôme ?R.C. : Il m’a déshabillé autant que je l’ai déshabillé, mais avec beaucoup de pudeur bien sûr ! Nous nous sommes livrés autant. Le milieu sportif et notamment celui de la boxe, je ne connaissais pas du tout.  Ce que j’ai découvert à travers Jérôme, en dehors de l’homme, c’est le rapport à la violence.
En fait cette violence est contre soi. Le premier adversaire que l’on peut avoir dans la vie c’est soi-même et ce ne sont pas les autres. C’est une notion que je ne connaissais pas du tout. J’ai découvert ça au travers de la vie de Jérôme ; une vie pittoresque, singulière, excessive ! J’ai mes excès et mon pittoresque, mais cela n’a rien à voir. Ce n’est ni mieux, ni pire, c’est autre chose. Dans ce livre, on se raconte l’un et l’autre. L’intérêt de ce roman, c’est que ce sont deux êtres qui se racontent avec pudeur, avec mystère, sur des choses qu’ils ne connaissaient pas. Jérôme connaissait moins le cinéma que moi et inversement dans le sport. Nous avons des points communs, beaucoup sur le plan humain, la sensibilité, la révolte, sur le plan de la perception des choses, sur le mensonge, de l’hypocrisie qui sont dans les métiers artistiques et sportifs ; quelques fois identiques.
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