Dans les pas de Musashi

Par Nguyen Thanh Thien à Kokura (Japon)  Iwami Toshio est le Grand Maître de la « Hyoho Niten Ichi Ryu » et, par là même, le successeur de Miyamoto Musashi, le fondateur de l’école au XVIIe siècle. Nguyen Thanh Thien, 48 ans, est son élève et représentant en France.Ayant pratiqué l’Aïkido, le Judo, le Kendo, le Tai Chi Chuan et le Kinomichi, il a plongé dans l’univers de Musashi il y a une dizaine d’années. Avec poésie et passion, il nous raconte ce voyage dans l’au-delà des apparences et nous plonge dans la vie de l’une des écoles traditionnelles japonaises les plus renommées.
 
 
La rencontre avec un maître de sabre commence enfant. Un espoir le pousse à devenir maître de sabre à son tour. Il attend que l’adulte qu’il sera tienne ses promesses. Il a confiance et débute un art martial. Alors commence le grand voyage, celui qui nous mène un jour au Pays du Soleil Levant parmi les descendants des samouraïs. Un jour de novembre, il y a une dizaine d’années, je prenais ma première leçon auprès du Grand Maître.
 
Parmi les rizières, dans la fraîcheur descendant des montagnes, un petit hameau, quelques cours silencieuses et un dojo. Assis devant l’autel, à côté du maître, j’unis mon énergie et ma détermination. Le maître, Iwami senseï, est le second d’Imaï soke, 10e successeur de Miyamoto Musashi, célèbre samouraï du 17e siècle – Imaï soke a décidé de me confier à Iwami senseï, le soke de la 11e génération -. Il frappe deux fois dans les mains et s’incline. Il se tourne vers moi : « Musashi est avec nous. Commençons. »
 
 « Comment regarder l’adversaire… »
 
 
Le sabre en bois dans la main, le cours s’ouvre sur l’étude de la marche. La manière d’avancer le pas vient en premier avant même la tenue du sabre. Pendant une heure, mes pieds glissent, frappent et appuient. J’ai le temps de m’imprégner de ce lieu dédié à l’effort, tout de bois, avec ses râteliers de sabres, de bâtons et de lances. Viennent le souffle, le maintien, le regard. Les heures s’égrènent. Parfois, une pause nous fait admirer le jardin devant le dojo, au loin la montagne. Le maître en profite pour nous enseigner comment regarder l’adversaire…
 
Maître Iwami deviendra en 2003 le 11e successeur de Musashi. Imaï soke l’a choisi. Son devoir est de « se vouer à l’entraînement et prouver à ses contemporains, par son exemple, que l’enseignement et le kokoro (cœur-esprit) du fondateur sont absolus et authentiques ».
 
Ce jour, le futur soke me pousse en avant et me corrige. Omettant toute indication technique, il montre avec énergie et m’exhorte à l’imiter. La précision ne l’intéresse pas tant que l’énergie que je déploie sur une heure, sur quatre, sur sept. Si je devais faiblir, je récolterais son insatisfaction. Si je m’attardais au détail, il regarderait ailleurs. Ikioï ! Pousser le souffle, le ki ! Quinze jours durant, je m’échine.
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